Critique de : Heavy Rain sur PS3

Heavy Rain :

Heavy rain… Rien que le nom de ce jeu donne le ton de l’histoire. Une histoire sombre, triste, glauque, dont vous ne sortirez pas indemnes. David Cage signe là une œuvre videoludique qui divisera clairement le public. Voyons donc pourquoi.

Le jeu commence d’une façon plutôt commune… pour un film. Oui, vous avez bien lu, pour un film. Nous incarnons Ethan Mars, a son réveil dans sa luxueuse demeure, un matin calme et ensoleillé, et nous commençons donc sa journée comme n’importe quel être humain classique : il va aux WC, prendre sa douche, se rase, déjeune, etc. De prime abord, vous devez commencer à douter. « Ils se fichent de moi, c’est une nouvelle version des sims, c’est ça ? »  Eh bien pas du tout ! Car ceci n’est qu’une simple mise en bouche pour un long jeu qui s’inspire des grands thrillers et polar du cinéma américain. Revenons donc à Ethan, qui va donc être victime d’un terrible accident qui coutera la vie d’un de ses deux fils, son mariage, et sa douce vie. Le jeu peut commencer, un tueur d’enfants sévit depuis quelques temps dans la ville, laissant la police complètement hors course.  Ethan, lui, vit  dans une petite maison, partageant la garde de son enfant avec sa femme, et essayant tant bien que mal de remonter la pente. Tragique destin, le tueur aux origamis, comme il est nommé, décide de faire de Shaun, son dernier enfant, sa prochaine victime. Ethan va donc se lancer dans un jeu du chat et de la souris pour retrouver son enfant avant qu’il ne soit tué. C’est donc là la trame principale d’heavy rain, ou vous incarnerez donc Ethan, mais aussi Madison, la journaliste, Norman Jayden, l’agent du FBI et enfin Scott Shelby, détective privé, tous trois a la poursuite du tueur aux origamis pour diverses raisons.

Et voici le point fort de ce jeu, nous allons suivre les quatre histoires parallèles permettant à tout moment de modifier selon nos choix la fin du jeu. Vous pourrez donc, si vous le souhaitez, faire disparaitre tel ou tel protagoniste au détour d’un passage du scenario pour arriver à une fin opposée à celle que vous auriez pu obtenir lors d’une partie précédente. Fort d’une vingtaine de fins possible, il va sans dire que vous en aurez pour longtemps avant d’avoir découvert toutes les possibilités, allant de la meilleure à la plus abominable des fins possibles.

C’est donc là que le jeu va diviser la communauté : le fait que l’on soit plus spectateur d’un film interactif que joueur pur et dur. Cela plaira où non, c’est à vous de voir. D’un coté, vous aurez le plaisir d’une mise en scène soignée, d’actions vraiment spectaculaire (mention spéciale pour la scène de l’autoroute), mais de l’autre, ce n’est qu’avec un QTE que vous pourrez y parvenir. Lorsque l’on à déjà joué précédent jeu de Quantic Dreams, on peut aisément reconnaitre ce style de jeu, et ainsi ne pas être dépaysé une seule seconde. En effet, que ce soit sur le fond, comme sur la forme, nous pouvons reconnaitre sans conteste que Heavy Rain sort du même esprit créatif  que celui qui avait créé Fahrenheit (qui lui aussi fut aussi bien détesté qu’acclamé comme un chef d’œuvre).

Nous pouvons donc conclure que Heavy Rain, malgré ses défauts, n’en reste pas moins une grande œuvre qui retranscrit le plaisir qu’a éprouvé l’équipe en travaillant dessus, pensant plus au coté artistique que financier. Et ce genre de détails mérite que l’on s’attarde sur ce bon jeu.